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Valérie Hoinard

Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?

Bonjour, je m’appelle Valérie Hoinard, je suis autrice dans les genres de l’imaginaire et passionnée de graphisme et de web-design. Le 27 octobre dernier est sorti en auto-édition « L’Envol du Faucon », le premier tome de ma trilogie Dark-Urban-Fantasy : Brumes à Mer.

Je travaille actuellement sur « Octave Funeste », une nouvelle fantastique / épouvante que j’espère proposer sur Amazon dans les prochaines semaines (update: entre-temps, sa nouvelle Octave Funeste est sortie) . En parallèle, je suis en pleine réécriture du tome 2 de Brumes à Mer, « La Mort du Tigre », pour une sortie programmée au plus tard cet automne. (sortie prévue le 17 mai 2022 !)

J’ai un site internet d’auteur et je travaille sur un second site où je présenterai mes services de graphisme / web-designer aux auteurs et maisons d’édition, dès que mon statut d’Artiste-Auteur sera effectif. Je mets également mon linktree où tu trouveras les liens des mes réseaux sociaux et ceux d’achats de mes livres.

Pourquoi avoir choisi l'autoédition?

J’ai très longuement hésité. Dès le départ, je me suis renseignée sur les maisons d’édition et sur les possibilités de l’auto-édition pour choisir ce qui me correspondait le mieux. J’ai donc envoyé ma trilogie à quelques maisons d’édition de différentes tailles pour tâter le terrain. Malgré le côté sombre et complexe de l’histoire, elle a plutôt bien été accueillie et j’aurais pu persévérer, mais l’auto-édition me faisait vraiment l’oeil. J’avais envie d’indépendance quant au choix de mes couvertures, de ma manière de communiquer et de vendre mes livres. De plus, Brumes à Mer est un Ovni littéraire et classer cette histoire est assez complexe, ça m’a paru être le mieux pour ma trilogie.

Aujourd’hui, je ne regrette absolument pas. Je m’éclate dans mon rôle d’autrice et d’éditrice à la fois, ça me correspond bien. Je suis une autodidacte de toujours. C’est de cette manière que je me suis formée en graphisme et web-design, même si grâce à mes bases, j’ai pu faire une courte formation de Community manager pour les indépendants et les petites entreprises. Au début, j’ai choisi cette formation pour m’aider dans la gestion des réseaux sociaux des entreprises et services dans le cadre de mon métier d’Assistante, et au final aujourd’hui, elle me sert grandement dans mon rôle d’autrice indépendante.

Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?

Si j’ai choisi l’auto-édition, c’est aussi pour être libre de faire toutes les dingueries qui me passaient par la tête, côté formats.

Aujourd’hui, L’Envol du Faucon existe sous format numérique dans l’abonnement Kindle sur Amazon, ainsi que sous forme broché (format 6×9 pouces, dit à l’américaine). Il existe aussi une seconde version broché pour les personnes qui préfèrent le 100% made in France ou qui veulent le commander en librairie en ligne ou physique. Cette version étant beaucoup plus chère à la fabrication et à la distribution, elle est aussi plus chère à l’achat (19,90 euros au lieu de 17,99) et d’un format différent de la version d’Amazon puisque c’est un format français classique A5.

Je travaille actuellement sur une version reliée collector qui sera distribuée dans le monde entier grâce à la plateforme IngramSpark. Elle sera présentée prochainement. Je suis dans l’attente de la réception de mon exemplaire test qui est en cours d’impression en Angleterre. En ce qui concerne Octave Funeste, je pense sortir ma nouvelle d’abord en numérique, puis format broché et/ou relié. C’est encore à définir.

Comment fais-tu ta promotion ?

De ce côté, je suis assez limitée. Du fait de ne pas avoir mon propre logement, je dois me cantonner à la vente sur le web, c’est donc en ligne que se passe ma promotion et principalement sur les réseaux sociaux. J’ai créé une identité graphique autour de mes livres, avec un symbole reconnaissable pour Brumes à Mer et une charte graphique spécifique pour communiquer. J’attends également la validation de mon statut d’Artiste-Auteur pour me lancer progressivement dans la publicité sur Amazon. Affaire à suivre.
(update: entre-temps, elle s’est lancée dans la pub sur Amazon. Elle en est satisfaite, même si elle est encore en période de rodage. La pub sur Amazon est apparemment assez complexe à prendre en main, et elle se forme sur le sujet.)

Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.

(Ouvre son tableau Excel de suivi de ses frais)
Autour des 500 euros. Étant donné que c’est ma première publication et que je sors d’une période très difficile financièrement, j’ai fait beaucoup de choses moi-même, notamment mes couvertures.

Je suis également entourée de personnes qui ont le cœur sur la main qui m’ont spontanément proposé leur aide. Je pense notamment à Emilie Ferreira, ma bêta lectrice depuis le début, qui a cru en le potentiel de Brumes à Mer dès qu’on s’est rencontrées sur le web et Wattpad. Je ne pourrai jamais la remercier à la hauteur de son aide vraiment précieuse.

L’Envol du Faucon a également été proposé sur la plateforme Nouvelles Plumes, où j’ai pu avoir les avis des lecteurs et leurs conseils, après les premières réécritures. De plus, Brumes à Mer a grandi sur Wattpad où j’ai monté une petite communauté qui m’a énormément épaulée et qui n’hésitais pas à me dire quand je merdais sur un passage. Là encore, je leur en suis vraiment reconnaissante de leur aide et de leur soutien indéfectible.

Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?

Pour le moment, je n’ai pas encore atteint la hauteur de mes frais, donc non, mais ce n’est que ma première publication et je suis consciente que c’est très difficile de vendre quand on débute, surtout un premier tome. Beaucoup de lecteurs attendent que tous les romans soient sortis pour se procurer les ouvrages. Je le comprends tout à fait. C’est pourquoi, je travaille actuellement sur la sortie du second tome et que j’enchaînerai directement sur la sortie du troisième et dernier tome dans la foulée.

Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?

Je vais lancer mes services de graphiste / web-designer dans le secteur de l’édition, mais ça reste quand même un travail d’auteur suivant mon statut, donc je vais dire que non.

Mon parcours professionnel est assez chaotique. J’ai repris des études à 24 ans en BTS pour me réorienter dans l’Assistanat de manager où j’étais très douée, mais de par ma personnalité, je ne restais jamais plus d’un an dans une entreprise ou institution. Après 4 ans de petits contrats de type un à trois mois renouvelés plusieurs fois et d’intérim, j’ai compris qu’il y avait un souci plus profond. J’ai découvert ma haute potentialité, ça a été un gros choc qui n’a pourtant pas surpris mon entourage puisque j’aurais normalement dû passer des tests dès l’âge de 6 ans. Il est d’ailleurs plus que probable qu’il y ait autre chose, mais je n’ai pas la force de partir sur un parcours du combattant.

C’est quand j’ai découvert que j’étais HP que je me suis mise à écrire de manière plus assidue. J’avais besoin de faire ressortir mes émotions et les fantômes de mon passé, et c’est ce que j’ai fait avec Brumes à Mer. Aujourd’hui, je n’aspire qu’à une chose, retrouver une vie plus stable, avec mon propre logement et ma propre vie. En gros, vivre plutôt que survivre.

Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?

Alors je ne rentrerai pas dans ce débat là, car pour moi ça n’a aucun sens. Je pense que l’auteur écrit l’histoire qui lui vient, selon sa vie et son imagination. Venir dire à quelqu’un : tu dois faire ça plutôt que ça, c’est extrêmement violent. La création artistique ne se commande pas, surtout quand on débute. L’art c’est principalement des émotions retranscrites à travers des techniques et des mécaniques. C’est la rencontre entre les mondes tangible et intangible. Le plus important c’est d’être authentique dans ce que l’on crée.

Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’auto-éditer ?

Cette question est difficile pour le moment. Jusqu’ici le statut d’auto-entrepreneur était autorisé, mais il semblerait que ce ne soit plus le cas depuis quelques semaines. Ici, je dirais que suivant notre situation, nous devons nous renseigner sur ce qui est le mieux.

À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’auto-édition était débuté ou au contraire pas du tout ?)

J’ai attendu d’avoir touché mes premières redevances, donc j’ai fait ma demande de statut Artiste-Auteur il y a seulement quelques jours. Autant commencer en même temps que la nouvelle année.

Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?

Sur la couverture, non. Elle doit cependant figurer à l’intérieur du livre, au niveau des mentions légales. En tant qu’auteur auto-édité, nous sommes autorisés à mettre notre nom et la ville d’où l’on vient. J’ai donc indiqué « Angers 49 » et non le village où je vis actuellement.

Comment as-tu choisi ta plate-forme d’auto-édition ?

Pourquoi choisir ? (Rires) J’avais en tête un plan de distribution bien précis, donc j’ai épluché les différents contrats et j’ai contacté les plateformes pour leur demander si ce que je voulais faire posait un souci, si ce n’était pas suffisamment explicite.

L’auto-édition, c’est la liberté. Nous sommes notre propre patron, donc je ne voulais pas travailler avec des plateformes qui exigeaient une exclusivité sur mon roman. Au nom de quoi ? La seule exclusivité que j’ai acceptée et que je pense laisser, c’est celle de la version numérique pour Amazon, mais derrière il y a une rémunération à la clé qui n’est pas négligeable. Aujourd’hui, c’est l’abonnement Kindle qui fait mon revenu principal sur L’Envol du Faucon.

Par contre, pour ce qui est d’une exclusivité d’impression, c’est hors de question. On a la chance de pouvoir faire ce que l’on veut avec les prestataires que l’on veut, autant en profiter. Je voulais obligatoirement proposer une version brochée en dehors d’Amazon, rien ne me l’interdit tant que le format et donc l’ISBN est différent. Pour ça, je me suis basée sur le fait que les livres poches et reliés existent et j’ai épluché les conditions d’attribution d’ISBN. Pour le moment, je travaille avec Amazon (numérique et broché), TheBookEdition (impression de qualité supérieure et 100% française, possibilité de distribution étendue pour 7,99 euros par mois pour tous nos livres et non par livre !, et sans aucun engagement), sinon je débute avec IngramSpark (pour une version reliée avec jaquette en distribution étendue mondiale). J’adore tester plein de choses ! J’ai aussi imprimé plusieurs livres et versions avec Lulu qui est pas mal non plus sur l’impression pour fignoler les détails de ses couvertures.

Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?

L’administratif, notamment pour la demande de domiciliation. Ça m’a fait peur, car je vis chez mes parents et je ne voulais pas les mettre dans la merde vis-à-vis des HLM. Ce n’est pas évident dans une pareille situation, mais bon j’ai réussi à obtenir un accord qui me limite cependant à l’exercice sur le web et à ne pas avoir de stock de livres physiques ici. Donc je suis vraiment désolée pour tous ceux qui me demandent des versions dédicacées ou si je vais faire des séances de dédicaces, mais pour le moment je ne peux pas le faire. Pour le reste, j’adore et je n’ai pas vraiment de difficultés particulières. Mes anciens postes d’assistante commerciale export, assistante administrative et acheteuse, m’aident grandement dans ce nouveau rôle, sans compter ma passion pour le graphisme et mon faible pour la communication notamment sur les réseaux sociaux. Je suis aussi quelqu’un d’assez carrée dans sa manière de travailler.

LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :

Lisez les contrats et les conditions d’utilisation dans leur globalité ! Non, vraiment, j’insiste là-dessus, le monde de l’auto-édition en France reste un énorme foutoir où rien n’est fait de manière naturelle. Certaines plateformes se comportent comme des maisons d’édition à compte d’auteur, alors n’hésitez pas à faire jouer la concurrence. Sinon, n’oubliez jamais que vous n’êtes pas un particulier, mais un professionnel et à ce titre, ne vous laissez pas marcher sur les pieds. Si vous avez un souci et que vous êtes dans votre bon droit, que vous avez toutes les preuves nécessaires, ne lâchez rien ! Soyez prêts à affronter les soucis également, mais dans tous les cas, n’oubliez jamais de vous comporter de manière professionnelle. Ne laissez jamais un lecteur sans réponse en cas de problème de livraison par exemple (en dehors des plateformes de distribution comme Amazon), restez polis et diplomates mais fermes dans votre communication avec vos prestataires de services. N’oubliez pas, dans ce cas, vous êtes le seul et l’unique interlocuteur de votre lecteur. Ne vous dédouanez pas sur un prestataire, prenez vos responsabilités et proposez un geste commercial en attendant la réponse de votre prestataire. Ce sont des petits conseils comme ça, mais qui peuvent faire la différence dans vos relations professionnelles.

Quelque chose à ajouter ?

Non pas spécialement, si ce n’est bon courage !

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