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Théo Letna

Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?

Je m’appelle Théo Letna. J’ai toujours baigné dans les histoires et j’ai toujours éprouvé le désir d’en raconter, sans doute pour prolonger le rêve en m’en rendant maître.
Alors que c’est principalement la fantasy qui a nourri mon imaginaire, mon premier roman n’appartient pas exactement à ce registre puisque la fantasy s’y fait très discrète. Pas d’elfe, pas de dragon, pas de magie, mais un inventeur d’armes, des alchimistes et des zombies. Bref, avec L’Honneur
jusqu’à la mort
, je pulvérise ma zone de confort avant même que de m’y être

lové.

Pourquoi avoir choisi l'autoédition?

Je l’ai fait après avoir eu entre les mains un contrat d’édition. Ma fierté a été vite douchée lorsque j’ai vu les conditions me proposant 5% de droits d’auteur sur mon roman en plus d’en céder les droits d’exploitation jusqu’à expiration des dits droits d’auteurs, c’est-à-dire 70 ans après ma mort, un truc dans le genre… Et il fallait que je change le titre ! Bref, dans mon esprit, ça sonnait comme de me retrouver dépossédé de mon histoire tout juste après l’avoir finie. Donc je me suis dit : autant faire cavalier seul.

Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?

Numérique et broché puisqu’il n’y a aucun problème à proposer les deux facilement. Donc pas de raison de se priver.

Comment fais-tu ta promotion ?

Mal.

Blague à part, je ne parle pratiquement pas de mon roman car je sais pertinemment qu’il ne s’adresse à aucun public en particulier. C’est pratiquement un journal intime romancé, une allégorie de l’étudiant que j’étais, un projet dont le point de départ n’est rien d’autre qu’une impulsion irréfléchie. Comment faire une promo là-dessus ?

En réalité, je compte bien davantage sur le second roman, qui est un projet beaucoup plus parlant : un livre-jeu de fantasy. Là, au moins, c’est clair. Mais comme je suis encore en train de le fignoler (en dessinant) l’avenir seul nous dira si je suis un bon promoteur de mon propre travail.

Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.

La correctrice, l’encre et le papier pour imprimer le tout plusieurs fois, timbres et enveloppes, exemplaires gratuits distribués çà et là. On dépasse les 500€, en route vers les 1000€. On ne l’imagine pas au départ, mais être écrivain, ça n’est pas gratuit.

Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?

Pas un kopeck.

Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?

Putain, heureusement.

Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?

Ce n’est pas la question qu’un aspirant auteur devrait se poser. Ce qu’il devrait se demander c’est : est-ce que j’ai conscience du prix à payer en termes de temps, énergie, doutes, remise en question, argent ? Est-ce que je suis prêt à aller au bout de mon projet ? Si la réponse est oui, alors tu peux aussi bien écrire une saga en 42 volumes qu’un fascicule de 3 nouvelles. Le fait de trouver son public ou pas est subsidiaire. Mais si tu n’écris QUE pour vendre, alors fais du polar ou de la romance, c’est ça qui marche.

Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’auto-éditer ?

La microentreprise, c’est bien. C’est le seul régime où tu ne paies d’impôts et de charges sociales que sur ce que tu gagnes. Pour tous les autres régimes, une compta est recommandée ou obligatoire, et très vite, ça coûte cher. La France est un enfer fiscal et administratif, et ça ne date pas d’hier. Déjà au XVIIe siècle, Jean Bart, corsaire du roi Louis XIV, devait lutter contre une administration tatillonne alors que c’était le meilleur marin de sa génération, c’est vous dire ! 

À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’auto-édition était débuté ou au contraire pas du tout ?)

Même si la microentreprise est déjà déclarée pour une autre sorte d’activité, on peut maintenant y ajouter une activité subsidiaire. J’avais déjà une microentreprise, j’ai donc pu l’utiliser pour mon activité d’auteur.

Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?

Non.

Comment as-tu choisi ta plate-forme d’auto-édition ?

Je me suis d’abord tourné vers le plus pratique et ce qui me laisse le plus d’autonomie : amazon. Et petit à petit, j’explore ce qui se fait ailleurs. Pour mon second roman, je pense travailler avec une plateforme d’édition. J’ai ma petite idée sur le nom.

Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?

Pas facile de s’y retrouver parmi toutes les plateformes, les éditeurs et les services qui existent. Heureusement, il y a tout de même des sites informatifs très pratiques pour avoir une vue d’ensemble. https://publiersonlivre.fr/ par exemple.

LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :

Cette histoire de conseil ultime, que ça soit pour l’autoédition ou pour n’importe quoi d’autre, ça ne vaut que pour ceux qui manquent encore de maturité et qui attendent qu’on résolve leur problème d’un coup de baguette magique. Il n’y a pas de conseil ultime et universel qui s’appliquerait à tous, il n’y a que ce qui te parle à toi.
Donc mon conseil ultime (histoire de me contredire vaguement) : apprends à te connaître, tu sauras ce que tu veux faire et pourquoi tu veux le faire.

Quelque chose à ajouter ?

Outre la raison profonde qui vous pousse à écrire l’histoire que vous avez dans la tête, demandez-vous aussi : que voulez-vous que l’écriture vous rapporte ?

Si vous voulez simplement que votre histoire soit terminée et disponible pour qui la trouvera par hasard, alors tout va bien, vous pouvez vous en tenir à sa seule rédaction et prier pour un bon alignement des étoiles.Sans ironie aucune, ça peut arriver !

Mais soyons honnête, pour la plupart des auteurs indépendants, il faut batailler ferme. Dites-vous bien que même si vous ne vous opposez à personne directement, la place que vous désirez prendre est déjà âprement disputée. La production est pléthorique et l’attention des gens limitée.

Sachez donc qu’en tant qu’autoédité, il va falloir porter plusieurs casquettes et développer de nombreuses compétences : mise en page du texte, correction syntaxique et orthographique, montage photo ou dessin pour la couverture, montage vidéo (toujours utile pour la promo perso), utilisation des réseaux sociaux, développement de vos capacités relationnelles…

Plus vous porterez de casquettes, plus vous serez autonome et moins vous aurez à supporter de frais annexes auprès de prestataires de services, mais plus cela vous coûtera en temps et en énergie. C’est un équilibre très délicat à trouver, et là encore il n’y a pas de règle absolue : il n’y a que ce qui fonctionne pour vous.

Beaucoup de gens veulent porter trop de casquettes et s’épuisent au bout de quelques mois après avoir réalisé avec amertume qu’ils passent plus de temps à parler pour et autour de ce qu’ils écrivent qu’à écrire vraiment.

Beaucoup de gens n’en portent pas assez, mais ceux-là on en entend peu parler, justement.

Certains arrivent à trouver le bon équilibre. Et parfois, leurs efforts paient.

Et puis il y a aussi ceux à qui une bonne étoile sourit : qui arrivent au bon moment, avec la bonne histoire auprès du bon public.

En définitive, soyez au clair avec vous-même et faites votre truc à fond.

Bon, c’est pas le tout, mais business is business. Alors, ragazzi, si mes conseils vous ont plu, je vous invite à vous abonner à mon instagram, vous y aurez droit à de belles photos du Languedoc et à suivre mes progrès sur des dessins traditionnels au crayon et à l’encre, ceux-là même qui serviront d’illustration pour ce 2nd roman que je vous prépare.

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