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Sarah Touzeau

Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?

Mon nom est Sarah Touzeau, je suis autrice écrivaine de romans fantasy (entre autres choses à venir). J’écris depuis l’âge de dix ans environ et je me suis lancée dans l’autoédition en 2020.

Mon premier roman publié, Angélique Hacker, est disponible depuis octobre 2020 au format numérique sur Amazon, Kobo et la Fnac : cette histoire de fantasy en un seul tome raconte le voyage d’Angèle, une enfant de douze ans de notre monde, propulsée dans la contrée merveilleuse du Mäasgard.

Mon deuxième roman publié, Les Portes du chaos, est disponible depuis décembre 2021 au format broché sur Amazon : en un seul tome également, ce récit de fantasy narre la quête de Danaël, un garçon de treize ans, pour retrouver sa mère alors que son île vient d’être envahie par un puissant mage que l’on croyait disparu.

Mon troisième roman est en cours de relecture, j’espère pouvoir le publier dès 2022 !

J’ai également un site, sarahtouzeau-autrice.fr, sur lequel je publie des billets sur l’écriture, la fiction, l’autoédition…

Couverture de Angelique Hacker, livre écrit par Sarah Touzeau
Couverture de Les Portes du chaos, livre écrit par Sarah Touzeau

Deux livres publiés, bientôt un troisième !

Pourquoi avoir choisi l'autoédition?

Lorsque j’ai commencé à écrire, mes objectifs étaient clairs. L’un d’eux était d’être publiée : je voulais voir mes récits achevés, mis en forme et lus par le public. J’ai tenté l’édition classique par une maison, mais mes projets ont été refusés. Je ne voulais pas passer par un prestataire de services à compte d’auteur, car je considère que l’artiste doit être payé·e pour son art, et non payer pour exercer son art. Je ne voulais pas non plus proposer mes textes gratuitement sur un blog ou une plateforme sociale, parce que je considère mes romans comme des travaux, qui méritent donc d’être rémunérés. Quant à l’autoédition, elle m’offrait de me publier immédiatement, gratuitement et relativement facilement tout en gagnant de l’argent. Comme je suis professionnellement issue des milieux de l’édition et de la presse (je suis secrétaire de rédaction et j’ai exercé comme correctrice dans une maison d’édition), j’avais en outre de bonnes bases pour me débrouiller seule. J’ai donc choisi l’autoédition qui correspondait le mieux à mes critères, mais je ne désespère pas un jour d’être aussi éditée en maison !

Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?

Mon premier roman est au format numérique, le deuxième est au format papier. Pour le prochain… ce sera une surprise ^^

J’ai choisi le format numérique pour le premier parce que c’était la voie la plus simple. Le format numérique impose moins de contraintes en matière de démarches légales, il est un peu plus facile à mettre en forme, plus immédiat, plus rapide à actualiser. Comme je débutais, je voulais vraiment avancer étape par étape. Je tiens à faire les choses bien, à ce que mes travaux soient particulièrement soignés. Je teste donc une nouvelle chose à chaque nouveau roman et pas tout d’un seul coup. Lorsqu’une étape me paraît réussie, alors seulement je passe à la suivante. C’est pourquoi Angélique Hacker est sorti uniquement au format numérique. Comme j’étais satisfaite du résultat, j’ai eu envie de tester le format papier pour Les Portes du chaos. Je m’en suis tenue à ce seul format pour ce deuxième roman, malgré mon expérience avec le numérique, parce que je voulais expérimenter les formats d’abord séparément. En effet, chacun d’eux demande un travail conséquent et très différent. J’ai donc mis toute mon énergie dans le format papier pour ce roman. Mais qui sait, si ces deux premiers romans voient leurs ventes décoller, je pourrais bien me remettre à la tâche pour les sortir chacun dans le format manquant !

Comment fais-tu ta promotion ?

Comme je peux, ha, ha ! Je commence par chercher dans un moteur « comment promouvoir son livre » ou « comment faire la promotion de ses romans ». Je n’ai pas de formation commerciale, les conseils de la Toile me sont donc utiles. Ensuite, j’essaye d’appliquer les recommandations qui me conviennent, c’est-à-dire, dans mon cas, celles qui demandent peu de temps, peu de compétences techniques (ou alors seulement celles que je possède) et pas d’argent. J’ai donc créé mon site, mes profils et pages sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Mastodon, Diaspora, Babelio, Booknode, Livraddict…). Je publie des billets, des extraits, des citations, je pose des questions à mon lectorat, je partage mes avancées, quelques conseils parfois…

Pour l’instant, j’essaie surtout de m’installer sur la Toile en tant qu’autrice, avec une vitrine. Je n’investis pas dans la publicité payante. Je n’ai pas encore créé ou participé à des événements, parce que cela demande un investissement en temps et en énergie que je ne peux pas fournir actuellement, mais cela fait partie des mes projets pour un avenir proche.

Je n’ai pas non plus démarché activement des chroniqueur·euse·s, parce que les seules personnes sur lesquelles je suis tombée pour l’instant soit refusent le démarchage, soit acceptent de chroniquer mais uniquement à condition qu’on leur envoie des exemplaires gratuits (démarche à propos de laquelle je suis en désaccord). Je ne sais pas si les faibles ventes de mes livres sont le résultat de ma promotion quelque peu passive (je dois le reconnaître), ou si elles s’expliquent seulement par la jeunesse de ma présence sur la Toile et ma communauté encore peu nombreuse. Mais comme pour mes publications, j’expérimente les actions de promotion une par une. Comme j’essaye de consacrer davantage de temps à l’écriture qu’à la promotion et que l’écriture prend déjà un temps monstre, il ne m’en reste pas beaucoup pour la promotion…

Extrait du livre angelique hacker, écrit par Sarah Touzeau

Extrait de : Angélique Hacker : La prophétie des étoiles, son premier livre publié

Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.

L’écriture, la relecture, la correction, la mise en page, la couverture et la publication du livre ne m’ont rien coûté (sinon du temps), puisque je m’occupe de tout moi-même et que je passe par Amazon KDP et Kobo Writing Life qui sont gratuits (et je n’utilise pas les options payantes). J’ai dépensé quelques euros (une dizaine) dans une protection et dans des envois postaux (protection et dépôt légal principalement). En matière de promotion, je ne dépense rien non plus, excepté le plan WordPress de mon site qui coûte 48 € par an.

Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?

Stricto sensu, oui et non : j’ai gagné environ 20 € avec les sept exemplaires vendus sur Amazon de mon premier roman, en un an. Mais si on retire ce que j’ai dépensé, principalement pour le site (arrondissons à 50 €), j’ai gagné la somme de − 30 € environ ! Mon lectorat est encore très restreint. Je ne gagne de l’argent que si une personne achète mes romans, ce qui pour l’instant se fait encore au compte-gouttes. L’un de mes objectifs est de gagner de l’argent avec mes romans, mais cela ne se fera pas sans le lectorat.

Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?

Oui, je suis secrétaire de rédaction. C’est le nom des journalistes correcteur·rice·s dans la presse. Je suis actuellement employée par une entreprise de presse professionnelle spécialisée dans l’industrie.

Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?

Je pense que les deux valent aussi bien l’un que l’autre. Le choix doit avant tout servir le récit. Ceci dit, si je devais choisir, j’opterais pour le one-shot. En effet, la première fois, on expérimente, on teste, on apprend et on fait beaucoup d’erreurs. Cela me paraît plus facile, moins ambitieux et moins risqué de se faire la main sur un volume unique que sur toute une série. J’ai récemment écrit un billet à ce sujet sur mon site d’ailleurs =) Pour ma part, si mes romans sont des one-shot, ce n’est pas du tout une question d’autoédition ou de première fois. C’est simplement que l’histoire se tenait sur un seul tome.

Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’auto-éditer ?

La loi a changé en 2020. Désormais, les artistes en autoédition entrent dans la case des artistes-auteurs.

Après, tout dépend des revenus que vous tirez de votre activité. Si en théorie le fisc exige de déclarer le moindre euro, en pratique des revenus vraiment négligeables rendent les démarches inutiles (surtout si vous exercez déjà une activité déclarée par ailleurs) et une déclaration dans les impôts suffit.

Mais si vous gagnez suffisamment pour cotiser, il faudra alors prendre contact avec l’Urssaf qui gère les artistes-auteurs.

À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’auto-édition était débuté ou au contraire pas du tout ?)

À l’heure actuelle, mon activité d’autrice n’a pas de statut fiscal : en effet, avec 20 € en un an, autant dire que j’ai gagné encore moins que les gens qui revendent leurs fringues sur Leboncoin…

Mais dès que je gagnerai réellement de l’argent, j’irai faire les démarches pour avoir le statut d’artiste-autrice.

Pendant environ quelques mois de fin 2020 à début 2021, j’ai été micro-entrepreneuse : j’avais pris ce statut pour exercer en tant que correctrice indépendante et il se trouve que j’ai publié mon premier roman au même moment, j’ai donc intégré l’activité à ma micro-entreprise (on peut déclarer pour une seule micro-entreprise plusieurs activités indépendantes qui n’ont rien à voir). Quand j’ai dû laisser tomber mon activité de correctrice indépendante, j’ai intégralement fermé la micro-entreprise : elle était devenue inutile pour mon activité d’autrice puisque désormais l’autoédition entre dans le régime des artistes-auteurs (et que mes revenus étaient bien trop maigres).

Je me suis posé la question du statut une fois que mon tapuscrit était terminé (en écriture comme en relecture), avant de publier.

Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?

Les auteur·rice·s édités par des maisons mettent-iels leur adresse sur leurs livres ? L’adresse postale du domicile de tout individu est une donnée personnelle, plutôt sensible de surcroît, je ne vois donc pas pourquoi elle figurerait sur une couverture de livre… Les adresses qui doivent figurer dans un livre (pas forcément sur la couverture) sont celles de la maison d’édition et de l’imprimerie. En autoédition, vous devez indiquer l’adresse (au moins le pays) de votre imprimeur si vous vous chargez également de cette étape, mais elle est indiquée automatiquement si vous passez par Amazon par exemple. Quant à l’éditeur… techniquement, c’est vous. Mais comme vous n’êtes pas une personne morale (encore moins si vous n’êtes pas en micro-entreprise), la loi reste plutôt évasive sur ce point (disons qu’elle ne semble pas avoir prévu le cas). En tout cas, le dépôt légal n’a pas refusé mon deuxième roman, sur lequel mon adresse ne figure nulle part. Après tout, personne n’a besoin de cette information !

Comment as-tu choisi ta plate-forme d’auto-édition ?

Cela a été le résultat de longs mois de réflexion, de comparaison minutieuse, de lecture d’avis… J’ai recensé un maximum de plateformes et je les ai comparées une à une sur leurs prix, leurs modalités, les options possibles ce qu’elles prenaient en charge, les formats, la diffusion, la langue, l’ergonomie… Je voulais une solution à la fois simple et sérieuse. Je ne voulais pas débourser un seul centime, je voulais avoir toute ma liberté sur les aspects que je pouvais gérer et me débarrasser des tâches fastidieuses. Je voulais pouvoir publier en priorité en numérique et si possible en papier. Je voulais avoir une diffusion correcte, protéger mes droits, rester maître à bord et ne pas me compliquer la vie. Mon choix s’est d’abord porté sur Bookelis. La plateforme semblait sérieuse, gratuite pour les options dont j’avais besoin, diffusait sur les principaux revendeurs… Mais au moment de publier, je me suis rendu compte qu’elle accusait quelques péremptions… J’ai été refroidie et ai finalement décidé de me passer de tout prestataire intermédiaire. J’ai donc choisi de publier moi-même directement sur KDP (Amazon) et KWL (Kobo), les deux plus grosses plateformes de vente qui ont par ailleurs des systèmes plutôt bien faits en la matière. Pour le deuxième roman, seul Amazon proposant l’impression à la demande (entre Amazon et Kobo), je n’ai même pas eu à choisir.

Extrait de les Portes du chaos, un livre écrit par Sarah Touzeau, autrice de Fantasy

Extrait de : Les Portes du chaos, son deuxième livre publié

Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?

Le plus dur, de mon point de vue, est tout ce qui tourne autour des démarches légales et administratives. Savoir quelles sont les mentions légales à indiquer dans le livre, faire le dépôt légal pour le format papier, trouver le bon statut… Cela demande énormément de temps, de recherches et de comparaison des sources d’information. C’est également le seul point pour lequel les erreurs ne sont pas permises.

LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :

Se renseigner le plus possible ! Surtout, ne pas se précipiter, ne pas torcher le travail en se disant que ça passera, mais bien prendre le temps de réfléchir, de comparer, de récolter les informations. D’abord parce que l’autoédition (comme toute édition) présente des contraintes légales à côté desquelles on ne peut pas passer. Ensuite parce que l’un des critères sur lesquels une œuvre autoéditée sera particulièrement jugée est la propreté. Pour une œuvre éditée par une grosse maison, si des erreurs subsistent dans le bouquin ou que la couverture n’est pas géniale, on pardonnera plus facilement, on se dira que la maison s’est loupée cette fois, mais ça n’entachera pas les autres ouvrages de la maison ni les revenus de celle-ci, on reportera la faute sur l’un·e des multiples intervenant·e·s… En autoédition, quand vous vous lancez, vous êtes presque tout·e seul·e, vous n’avez ni une grosse structure ni une énorme communauté derrière vous. Vous avez beaucoup plus de choses à faire vous-même, donc autant bien vous renseigner pour bien les faire. Surtout que l’autoédition souffre encore d’une image bas de gamme, la moindre erreur vous sera donc reprochée beaucoup plus vigoureusement.

Les sites officiels (gouvernement, service public, BNF, Agessa…) commencent (doucement) à s’enrichir de plus en plus d’informations. Quant aux blogs donnant des conseils en autoédition, qu’ils soient ceux de prestataires ou ceux d’autres artistes, ils sont déjà légion. N’hésitez donc pas à les consulter, les comparer (tous ne sont pas à jour malheureusement) et à donner vous-même un retour d’expérience !

Quelque chose à ajouter ?

Concernant l’autoédition, je voudrais dire que c’est une chouette aventure au cours de laquelle on apprend beaucoup.

Si j’avais un conseil d’écriture à donner, ce serait de produire un premier jet le plus spontané possible et ensuite de beaucoup le relire, le récrire et le corriger.

Pour finir sur une anecdote personnelle, je voudrais souligner l’ampleur du travail que demande l’écriture en autoédition et l’importance d’être toujours prêt·e à retrousser ses manches : mon premier roman a été commencé quand j’avais environ dix ans. Autant dire que le premier jet était très mal écrit. Je l’ai donc repris intégralement, ajoutant des éléments, en enlevant d’autres, reformulant toutes les phrases, enrichissant les descriptions, les péripéties, les personnages… Un travail aussi long que d’écrire le premier jet. Quand j’ai eu terminé, j’étais épuisée mais très fière. Avant de publier, j’ai alors voulu le faire relire par une tierce personne, histoire d’avoir un avis extérieur et de m’assurer que je ne fonçais pas dans le mur. Son retour a été catégorique : toute la première moitié n’allait pas. À ce moment, j’aurais pu me décourager, laisser tomber, publier le bouquin tel quel ou le remiser dans un tiroir. Mais je me suis dit OK, on va faire un troisième jet, récrivons toute la première moitié. Je suis repartie pour plusieurs mois de travail et je suis finalement très contente de la version finale. Mais la prochaine fois, je passerai davantage de temps sur la préparation pour éviter ce type de déboires !

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