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Richard Cloutier

Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?

Visuel Richard Cloutier, auteur de romans noirs et épouvante, et ses livres

Mon nom est Richard Cloutier et je suis natif de Montréal. J’ai publié 12 ouvrages jusqu’ici, soit 3 romans, 3 recueils de nouvelles, ainsi que des ouvrages biographiques. Je suis en train de rédiger un 4e roman noir prévu pour publication cet automne (2022).

J’ai publié d’abord des nouvelles dans des périodiques au Canada et en Europe dans les années 1990 (Micronos, Le portique du soleil, Horrifique, Octa, Le rayon du polar), et j’ai été éditeur d’un périodique littéraire, Cité Calonne, de 1993 à 1996. Mon premier ouvrage a été publié en 1996.

J’ai amorcé la publication d’une série de romans noirs en 2021 : La chronique noire de Maisonneuve, et 3 titres ont été publiés jusqu’ici, le plus récent en février 2022. J’ai également publié un recueil de nouvelles fantastiques et horrifiques en 2021, soit La nuit des quatre chirurgiens de Chicago. J’ai aussi participé à la première édition du Recueil Maudit, un ouvrage collectif au bénéfice d’une cause caritative réunissant 50 auteurs du Canada, de la France et de la Suisse, publié sur Amazon pour un mois, en décembre 2021, et qui a été best-seller Amazon au cours de cette période. La somme récoltée est de près de 20 000$. Je vais figurer dans la mouture 2022 de l’ouvrage.

Il va également participer au tome 5 du collectif européen : Sang pour sang thriller, mais pas que

Où le retrouver :

Facebook
Instagram
Twitter
Site internet
Page sur l’Indéwiki

Amazon : Richard Cloutier (page auteur)

Pourquoi avoir choisi l'autoédition?

Je suis un auteur hybride, du fait que j’ai des ouvrages qui ont été publiés par un éditeur agréé, et que je pratique également l’AE. Il s’agit de deux modèles d’affaires différents, avec leurs bénéfices et leurs défis respectifs. Dans le cas de la Chronique noire de Maisonneuve, ma série de romans noirs, il m’est apparu évident que je voulais être le maître d’œuvre afin de réaliser ce projet selon mes propres attentes.  

Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?

Mes romans et mon recueil de nouvelles La nuit des quatre chirurgiens de Chicago sont disponibles en formats broché et Kindle, via Amazon.

Comment fais-tu ta promotion ?

J’ai un site Internet et je suis présent sur les médias sociaux (Facebook, Twitter, Instagram), ainsi que sur Goodreads. Je nourris ma présence sur ces plateformes, particulièrement sur Facebook par l’entremise de différents groupes de lecteurs, en participant notamment à des lives et à des tirages. J’ai une campagne promo « modeste » qui roule en permanence sur Amazon (affichage de couvertures selon la navigation des lecteurs avec facturation lorsqu’il y a un clic sur la couverture). Un certain nombre d’exemplaires sont également envoyés à des chroniqueurs. Finalement, lorsque les conditions sanitaires le permettent, je participe à des salons du livre, des festivals et des séances de signatures en librairie.

La plupart de mes ventes se font via Amazon, par commande directe avec dédicace via les réseaux sociaux ou en salons. Mes ouvrages sont référencés dans la base de données Memento au bénéfice des librairies et des bibliothèques. Cela génère un certain nombre de commandes et quelques librairies ont des exemplaires en consignations. 

Je demeure également ouvert à des collaborations pour des périodiques et des ouvrages collectifs, comme je l’ai fait pour le Recueil maudit en 2021, une expérience que je vais répéter en 2022.

Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.

La production des livres implique une révision linguistique, des bêta-lectures, le paiement de la photo de couverture et le montage graphique du livre et de la couverture. J’évalue cela environ à 1000 $ par ouvrage.

Il faut aussi assumer le coût des exemplaires envoyés aux collaborateurs (par exemple bêta-lectrices), pour les dépôts légaux, les copies aux chroniqueurs, pour les tirages, et pour certains proches.

Concernant la production, comme Amazon imprime à la demande, je commande un lot de base assez limité, que je mets à niveau au fil des ventes et selon la participation à des événements. Le coût à cet égard demeure ainsi limité et est rapidement absorbé par les ventes effectuées.

Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?

L’objectif ultime consiste à couvrir les frais, mais ils demeurent assez bas au départ, donc cela se fait relativement rapidement et oui, un profit est dégagé.

Les ventes réalisées directement par Amazon rapportent environ 30-35% du prix de vente. Une fois que l’ouvrage se retrouve sur leurs différents sites, réaliser ces ventes ne nécessite aucun investissement ou intervention supplémentaires, ce qui est un charme. Il suffit de suivre le tableau de ventes et de recevoir le virement chaque mois.

Les ventes directes (en salon ou par la poste) rapportent environ 70% du prix de vente. La capacité de générer ce type de vente en ayant un bon bassin de lecteurs détermine donc la vitesse à laquelle les frais initiaux seront couverts. Il faut notamment s’assurer d’avoir un minimum d’exemplaire en stock, ce qui nécessite un déboursé qui ne sera compensé que par les ventes. Pour les ventes postales, habituellement le coût de la poste est assumé en totalité ou en partie par le lecteur. L’auteur doit donc penser à charger le coût du livre + frais de poste = montant total à facturer à l’auteur.

Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?

Je suis journaliste financier et j’ai auparavant été chroniqueur de boxe pendant de nombreuses années. J’ai été pendant plus d’une décennie électeur à l’intronisation au sein de l’International Boxing Hall of Fame de Canastota, dans l’État de New York. Ma série de romans noirs étant colorée par les univers de la boxe et de la finance, plusieurs de mes lecteurs récurrents sont des personnes qui me lisaient lorsque je couvrais l’actualité de la boxe, ou qui évoluent dans l’industrie financière. Cela constitue la base de mon lectorat, auquel s’ajoutent les amateurs de romans policiers issus des groupes Facebook spécialisés avec lesquels j’interagis et les lecteurs qui fréquentent les salons du livre.     

Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?

Je crois que le défi n’est pas de vendre un premier livre, mais un deuxième. Car la première fois, le lecteur se laisse tenter, tandis que la deuxième fois, c’est un choix délibéré du fait qu’il sait à quoi s’attendre. Il est donc difficile de répondre à cette question. L’idée principale tient au fait que le lecteur aura passé du bon temps.

Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’auto-éditer ?

Bien que je sois salarié du fait de mon statut de journaliste, je livre aussi des piges à différentes publications, donc pour cette raison je possède un statut d’entreprise et tout ce qui concerne l’édition passe sous ce chapeau. Aux fins de l’impôt, au Canada, il y a aussi un statut d’artiste et auteur professionnels, il est donc important de vérifier si l’on est qualifié à ce titre. Cela ouvre la porte à certains bénéfices fiscaux et à des programmes compensatoires de différents organismes, comme le Conseil des arts du Canada, et le Conseil des arts et des lettres du Québec.

À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’auto-édition était débuté ou au contraire pas du tout ?)

Dès le moment où il y a des frais à assumer.

Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?

Concernant mes ouvrages en AE, j’ai choisi d’utiliser le nom de Éditions Eucalyptus, qui tombe sous le chapeau de mon statut fiscal. Cela facilite les choses auprès des organismes gouvernementaux, des librairies, des bibliothèques, et sert également l’image de marque de mes publications.

Comment as-tu choisi ta plate-forme d’auto-édition ?

J’ai choisi la plateforme Amazon parce qu’elle est facile à utiliser et aisément accessible à travers toute la francophonie. Elle fournit tous les outils dont j’ai besoin pour produire mes livres et les rendre accessibles ensuite aux lecteurs à travers le monde. Les tarifs de production sont également très compétitifs. Je n’ai trouvé aucune autre plateforme capable de réunir autant de bénéfices.   

Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?

Ce n’est pas parce qu’on est le principal maître d’œuvre que l’on sait tout faire ou que l’on a tous les talents. Il faut déléguer certaines tâches, par exemple la correction et le montage graphique, ou la mise en page, et il faut trouver les bonnes personnes avec qui faire affaire. Il faut aussi connaître les différentes tâches, comme pour certaines demandes administratives, et cela peut résulter en certaines surprises en cours de processus. Donc informez-vous avant, parlez à d’autres AE et n’attendez d’être engagés dans le processus afin de mieux comprendre ce que signifie être EA.

De même, le fait d’être AE ne justifie pas de produire un ouvrage qui n’est pas de qualité, tant du point de vue du contenu que de sa présentation. C’est une question de respect pour le lecteur (et pour soi-même). Il existe des « normes généralement reconnues » en matière de présentation de livre et il me semble opportun de les respecter. Ainsi, lorsqu’un lecteur met côte à côte un ouvrage publié par un éditeur agréé et un ouvrage produit par un AE, visuellement, que ce soit la qualité du papier, la numérotation des pages, la qualité de l’impression : les deux livres devraient montrer une certaine similarité et être de qualité comparable.

Ensuite, sans juger de la qualité littéraire, il faut néanmoins garder en tête que l’éditeur agréé offre en temps normal un encadrement à l’auteur sous forme de « direction littéraire ». Un soutien qui s’accompagne d’une révision linguistique, etc… Donc l’AE devrait considérer la recherche d’alternatives pour se donner les moyens de mener son projet aussi près de sa vision que possible. Cela passe à mon avis par des commentaires en provenance d’alpha et bêta lecteurs. Le recourt à des outils correcteurs comme Antidote est certainement une option, mais engager un correcteur professionnel est sans aucun doute l’un des investissements les plus judicieux à faire. Est-ce que le fait de vouloir sauver des sous en cours de processus permettra de compenser le fait de se retrouver avec un ouvrage en circulation contenant des coquilles, des erreurs grammaticales et des phrases mal construites ? La présence d’erreurs dans un livre est inévitable, mais on peut certainement se donner les moyens de limiter leur présence et de se juger à l’abri de tels faux pas est la première erreur à ne pas le faire.

LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :

Écrivez pour vous. Faites-le d’abord pour être fier de vous. Mais si vous choisissez de partager vos écrits en publiant un livre, ce qui devrait vous rendre encore plus fier, faites-le de manière très sérieuse. Ne précipitez rien en raison de votre enthousiasme et prenez le temps de bien faire les choses. Surtout, assurez-vous que le produit final soit de qualité. Ce qui signifie par exemple d’être humble face aux commentaires des bêta-lecteurs. Ils vous permettront peut-être d’étoffer votre intrigue en vous offrant un « test de la réalité du lecteur ». La distance qu’ils ont par rapport à vos écrits, contrairement à vous, leur offre une perspective critique que vous n’avez pas. Gardez l’esprit ouvert tout en demeurant concentré sur vos motivations et au final, nous ne serez que plus fier du résultat.

Quelque chose à ajouter ?

Il est légitime de vouloir partager ses écrits. Et le retour des lecteurs est souvent très grisant. Soyez conscient de ce qui vous motive dans le fait d’écrire, puis de vouloir publier. Être AE va bien au-delà d’écrire. Cela demande des compétences administratives, entrepreneuriales, marketings, graphiques, etc… Mais si vous considérez que vous avez le temps, le talent et les ressources pour vous lancer, ne laissez personne vous faire croire que vous n’y arriverez pas. C’est une aventure parfois épuisante, parce que vous êtes seul à bord, mais certainement très gratifiante.

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