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Pauline SLF

Photographie de Pauline SLF, autrice de fiction contemporaine

Pauline SLF, autrice de fiction contemporaine

Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?

Je m’appelle Pauline SLF, j’ai 36 ans, j’ai découvert ma passion pour l’écriture dès l’école primaire, et j’ai réellement commencé à écrire à 14 ans.

À ce jour, j’ai publié treize romans en autoédition et j’en écris un quatorzième.

Mes livres sont des fictions contemporaines, des histoires qui pourraient arriver dans la vraie vie. Pas de science-fiction, pas de magie, pas de créatures mystiques. Seulement des personnages qui nous ressemblent, des histoires qui nous rappellent la nôtre, des thèmes auxquels on peut tous s’identifier. Mes livres sont un peu comme des tranches de vie. Mes personnages et les thèmes abordés évoluent avec moi. Ils ont toujours plus ou moins l’âge que j’ai au moment de l’écriture, et je m’inspire de tout ce qui m’entoure au quotidien pour leur construire une histoire.

Pourquoi avoir choisi l'autoédition?

Pendant mes études, entre 2004 et 2007, j’ai écrit une trilogie intitulée « La nouvelle vie d’Anna ». Ça a été ma première œuvre accomplie, et j’en étais très fière. C’est une trilogie pour adolescents, et j’étais persuadée qu’elle avait du potentiel car à l’époque, il n’y avait rien d’équivalent sur le marché. J’ai donc envoyé le premier tome à un nombre incalculable de maisons d’édition, et je n’ai eu que des refus. On me répondait toujours qu’il y avait déjà trop d’ouvrages à publier, ou que mon roman ne correspondait pas aux critères recherchés.

En 2010, j’étais tellement frustrée d’avoir cette trilogie coincée dans mon disque dur depuis des années, j’étais tellement persuadée qu’elle trouverait facilement son public, que j’ai cherché un moyen de la faire paraître sans avoir besoin d’une maison d’édition. À l’époque, c’était le tout début des ebooks, et les tout premiers balbutiements de l’autoédition. J’ai fini par trouver un site américain nommé Smashwords qui permettait de publier des livres numériques et de les distribuer sur toutes les plateformes de téléchargement de l’époque, en particulier le fameux Ibookstore. Je me suis lancée, j’ai publié ma trilogie en laissant le premier tome gratuit, et ça a été incroyable. Je me suis retrouvée numéro 1 des ventes sur l’Ibookstore, toutes catégories confondues, et ça a duré des mois. En 2011, je n’ai jamais quitté le TOP3, avec l’un ou l’autre des tomes de ma trilogie. En 2012 et 2013, j’étais encore systématiquement dans le TOP10, au milieu d’auteurs très connus. J’ai vendu des dizaines de milliers d’ebooks, dans plein de pays différents.

Encore aujourd’hui, plus de dix ans après la parution, cette trilogie apparaît dans le TOP50 de l’Ibookstore. Des gens m’écrivent pour me dire qu’ils ont repris goût à la lecture avec ces livres, qu’ils se servent de mes livres pour apprendre le français, que mes livres servent de support à des ados qui suivent des rééducations du langages, etc.

Alors voilà. En publiant toute seule mes bouquins sans l’aide de personne via une plateforme américaine, j’ai peut-être réalisé plus de ventes et touché plus de personnes que je ne l’aurais fait avec une maison d’édition. Et pour être honnête, pendant cette fameuse année 2011 où mes livres étaient en tête des ventes sur tous les sites de téléchargement d’ebooks, je me suis dit que les éditeurs allaient forcément être intrigués par cette totale inconnue qui squattait le TOP3, et qu’on allait peut-être me contacter car l’engouement autour de ma trilogie pour ados était plus que réelle. Eh bien non ! Personne ne s’est jamais intéressé à mon travail.

À ce jour, j’ai vendu cent mille romans, j’écris ce que je veux, quand je veux, si je veux, sans aucune pression, et tout ce qui compte pour moi, c’est de pouvoir transmettre mes livres aux gens et leur offrir un beau moment de lecture.

Les 13 livres de l'autrice de fiction contemporaine Pauline SLF

Treize romans autoédités

Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?

On trouve mes livres en version imprimée sur Amazon et en version numérique sur toutes les plateformes de téléchargement d’ebooks.

Pendant très longtemps, je me suis contentée de la version numérique car ça cartonnait et, avant qu’Amazon lance sa propre plateforme d’autoédition, les sites qui proposaient d’imprimer de l’autoédition pratiquaient des tarifs élevés qui faisaient fuir les lecteurs. Mais avec Amazon KDP, je suis très satisfaite des versions imprimées.

Souvent, les gens qui ont aimé un livre dans sa version numérique sont contents de l’avoir en livre papier, donc je pense qu’il est judicieux de proposer les deux formats.

Comment fais-tu ta promotion ?

Je me sers essentiellement des réseaux sociaux, surtout Facebook et Instagram. Après, je dois avouer que je consacre peu de temps et d’énergie à faire la promotion de mes livres. Il y a dix ans, j’ai eu la chance de connaître un succès incroyable avec « La nouvelle vie d’Anna » sans avoir fait la moindre promotion, parce qu’à l’époque l’offre numérique était très limitée et l’autoédition quasi-inexistante. Mais aujourd’hui, je constate que les choses ont bien changé !

La nouvelle vie d'Anna, sa première trilogie

Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.

Absolument rien ! Non, ce n’est pas une blague. L’autoédition ne me coûte rien du tout.

J’écris, je crée la couverture moi-même, je publie, et c’est tout. Je ne fais jamais de salons ou de séances de dédicaces, de démarchage de librairies, ou autre événement qui nécessite d’acheter ses propres livres pour espérer les vendre ensuite. On me le fait souvent remarquer, d’ailleurs. Les gens me disent que je devrais être beaucoup plus active.

Pour la sortie de mon dernier roman, j’ai néanmoins fait un petit concours sur Facebook pour faire gagner trois exemplaires, ce qui m’a coûté moins de vingt euros.

Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?

Oui, et ça dure depuis dix ans. Je touche chaque mois l’argent de mes ventes.

Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?

Je suis kinésithérapeute, à mon compte en libéral. L’écriture est une passion, et je n’ai jamais voulu en faire un métier.

Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?

Peu importe !

Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’auto-éditer ?

Quand j’ai commencé à gagner de l’argent avec mes livres, j’ai demandé au centre des impôts de quelle façon je devais déclarer ces revenus. Avec mon cabinet de kiné, je suis déjà chef d’entreprise avec un matricule à l’URSSAF donc je ne voulais pas cumuler les statuts. Ils m’ont dit de tout simplement déclarer l’argent de mes activités artistiques (je suis aussi graphiste et auteure chez HitRecord, une société américaine dirigée par Joseph Gordon-Levitt, et je touche régulièrement des revenus pour mes participations à différents projets artistiques) sur ma déclaration perso, dans la rubrique « droits d’auteur ». Donc, je n’ai pas réellement de statut fiscal lié à mes activités artistiques, car j’ai une activité principale à côté.

À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’auto-édition était débuté ou au contraire pas du tout ?)

Je me suis penchée sur la question quand « La nouvelle vie d’Anna » était en tête des ventes et que j’ai commencé à toucher des droits d’auteur assez conséquents.

Les chroniques de Galadrie, trilogie de l'autrice de fiction contemporaine Pauline SLF

Les chroniques de Galadrie, une trilogie royale

Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?

Non

Comment as-tu choisi ta plate-forme d’auto-édition ?

Quand j’ai fait mes recherches en 2010, la plateforme qui semblait la plus simple d’utilisation et qui offrait le plus grand réseau de distribution était Smashwords. Je l’utilise toujours aujourd’hui et j’en suis très contente. Pour les livres brochés, j’utilise Amazon KDP et j’en suis satisfaite aussi, car les livres sont de bonne qualité et les prix raisonnables.

Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?

Je ne sais pas du tout quoi répondre à ça ! Je n’ai jamais eu l’impression de devoir faire face à de réelles difficultés, à aucun niveau. C’est la magie d’internet, du monde numérique. On peut publier un livre en trois clics, et quelques heures plus tard n’importe qui peut l’acheter. C’est tellement facile !

LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :

Faites-le pour vous. Ecrivez ce que vous voulez, comme vous le voulez. N’essayez pas de respecter des codes, de coller à un genre particulier, de vous adapter à un public précis. Votre livre, c’est vous. Faites-en ce que vous voulez, et n’accordez aucune importance à ce que les gens en penseront. Prenez du plaisir à l’écrire, éclatez-vous, écrivez une histoire qui vous transporte, et dont vous êtes fier. C’est tout ce qui compte.

Quelque chose à ajouter ?

J’ai sorti mon dernier roman il y a quelques mois, je me suis décidée à faire un peu de promotion, et à cette occasion j’ai découvert qu’il y avait une grande communauté d’auteurs sur les réseaux.

Je suis effarée de voir la pression que se mettent les gens avec leurs bouquins : se fixer un nombre de mots à écrire, compter ses heures, se poser des milliards de questions sur des détails, s’effondrer dès qu’on n’a rien écrit depuis deux jours…

Au secours ! Où est le plaisir, là-dedans ? L’autoédition, de mon point de vue, c’est justement pouvoir écrire ce qu’on veut, quand on veut, si on veut.

Je peux écrire non-stop pendant plusieurs heures, et je peux aussi ne rien écrire pendant plusieurs années. Ça rejoint ma réponse à la question précédente. Mais si je devais vraiment transmettre quelque chose aux auteurs autoédités, et aux auteurs en général, ce serait définitivement ceci : faites vous plaisir, et fichez-vous de ce que les gens en penseront !

Paris break, livre de l'autrice de fiction contemporaine Pauline SLF

Paris Break, son dernier roman

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