Aller au contenu

Jérémy Haim

Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?

Jérémy, trentenaire et auteur de tous les genres de la fiction. J’ai longtemps écrit des nouvelles, car j’aimais le fait de pouvoir passer d’un genre à l’autre et d’expérimenter des styles. C’est aussi plus simple de garder la trame sur un texte plus court.

Petit à petit, j’ai écrit de plus en plus d’histoire avec des sources dans les mythes et les légendes. Aujourd’hui, je me suis lancé dans une série de livres pour diffuser au maximum les différentes mythologies du monde.

Concernant mes livres, j’ai quelques nouvelles, dont certaines qui se passent durant l’âge d’or de la piraterie dans les Caraïbes. Des pirates, des corsaires, du vaudou et des légendes marines, voilà un cocktail que j’aime bien.

Mon premier roman est une dark fantasy où les personnes de notre monde son capturées par un autre plan de l’univers pour servir de carburant. Chacun lutte pour sa propre survie, qui implique de ne pas laisser l’autre vivre tranquillement.

Après ça, j’ai commencé la collection sur les mythologies. « L’histoire de la mythologie grecque » est sortie en juin 2021 et celui sur la mythologie nordique est prévu pour juin 2022.

Où le retrouver :

Site internet
Facebook
Instagram 
Twitter : @JeremyHaim
Tiktok : @jeremyhaim_auteur

Pourquoi avoir choisi l'autoédition?

Comme j’ai commencé par des nouvelles, l’auto-édition me semblait être un choix évident tant le genre est passé sous silence par les grandes maisons d’édition. J’étais aussi curieux de voir si je pouvais tout réaliser et comment tout ceci fonctionnait.

Ensuite, comme beaucoup d’auteurs auto-édités, c’est le contrôle sur toutes les étapes qui me plaît. J’adore la liberté que cela permet. Il est possible de commercialiser des textes particulièrement courts, des essais sans appui universitaires ou des livres sur n’importe quel sujet qui vous tient à cœur.

Après 3 ans dans l’auto-édition, je ne m’en lasse pas et pourtant, je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. Peut-être qu’un jour viendra où j’aurai certains de mes livres dans une maison d’édition et d’autres textes en auto-édition.

Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?

Selon le texte, j’opte pour un format numérique exclusif, ou pour une publication papier et numérique. Jusqu’ici, j’ai proposé mes nouvelles uniquement en numérique et les deux formats pour les romans.

Une fois que la série sur les pirates sera terminée, j’imagine qu’elle sera aussi disponible sous forme d’anthologie en version papier.

Ici, le choix du numérique pour les nouvelles est purement économique. Les coûts d’impression pour un texte court sont très élevés et ne permettent pas une commercialisation sensée pour moi.

Comment fais-tu ta promotion ?

Grande question et en fait, je crois que personne n’a la réponse. En vérité, tout va dépendre du texte à promouvoir. Un livre de recette japonaise n’aura pas la même promo qu’une fantasy jeunesse ou un livre culturel.

Il est important de bien définir son œuvre et connaître son public potentiel. Si tu axes ta promo sur les hommes de 18-35 ans pour vendre une romance, c’est mal parti !

Pour la plupart d’entre nous, il y a 2 types de promotions. D’une part, celle qui consiste à avoir une communauté et qui impose de connaître les codes des réseaux sociaux. Twitter, Facebook, Insta, peu importe, même tiktok si votre public s’y trouve. Il faudra alors publier du contenu qui convient à la plateforme ET qui fait interagir les personnes qui pourraient être intéressées par votre livre.

Pour ma part, je publie sur les 4 réseaux cités plus haut. Les mythes et les légendes sont évidemment au cœur de la plupart de mes publications, mais je parle aussi parfois d’autres choses, selon ce que je fais ces derniers temps. Un film, une musique, un fait particulier.

L’autre forme de promotion est payante. Il s’agit de publicités directement sur les réseaux sociaux ou les plateformes de vente. La plupart proposent ce type de promotions payantes. Ici les connaissances à avoir sont plus liées au fonctionnement de la plateforme, à la manière dont est faite votre facture (coût par clic ou coût à la vue), les mots clés à utiliser et l’audience à viser. On se rapproche plus d’une publicité classique, valable dans tous les domaines.

Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.

Il est impossible de répondre à ça. C’est un peu comme « combien coûte un mariage ? ». Toute la démarche est gratuite (en dehors de l’impression du livre pour la BNF), c’est simplement ce que tu veux y mettre dedans qui le rendrait payant ou non.

Je m’explique. Il est possible de tout faire soi-même. Dans les grandes étapes, on retrouve, l’écriture à proprement parler, la correction, la mise en page et la maquette du livre. Mais aussi la couverture, le référencement et la distribution ou encore la promotion.

Tu peux tout faire seul, ou te faire accompagner pour certaines parties, comme la correction ou la couverture (qui sont le plus souvent sous-traitées par les Æ).

Pour la promo, tu peux démarrer une pub Facebook de quelques jours avec une cinquantaine d’euros. Pour aller plus loin et viser plusieurs réseaux ainsi que les pubs sur plateforme (comme Amazon), la facture peut rapidement monter à plus de 400 € par mois, reste à voir quelle est la rentabilité de l’investissement.

Il faut aussi penser aux salons. Ici, selon ta situation géographique et les salons qui t’intéressent (et sont liés aux genres que tu proposes), les coûts peuvent être très élevés (inscription, déplacement, hébergement…).

Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?

Oui. Impensable d’en vivre pour le moment, mais qui sait ? Peut-être un jour. Comme je réalise tout, les frais engagés sont assez faibles. En revanche, le temps de réalisation est bien plus élevé que si je sous-traitais une partie du travail. Je peux donc publier moins que mon rythme d’écriture ne le permettrait.

Les seuls frais que j’ai sont liés à la publicité et je garde entièrement le contrôle, car là aussi, je les fais seul. Je peux donc choisir de couper une publicité dont le rendement me déçoit et éviter les fuites d’argent.

Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?

Écrivain n’est que l’une des casquettes que j’ai. Je suis aussi rédacteur web et technicien de bureau d’étude dans l’industrie. Autant de métiers assez différents, mais quand on se trompe de voie durant ces études, il faut s’attendre à être confronté à ça à un moment. ^^

J’ai étudié l’électrotechnique à l’école, car j’y avais totalement délaissé l’écriture et la lecture à cause d’un programme que je trouve affreux pour susciter l’envie de lire. Moi qui ai commencé à lire très jeune, mon passage au collège et au lycée a eu raison de mon envie de lire. L’approche de la lecture à l’école retire tout le côté plaisant.

On y parle de « classiques », on analyse les textes comme des critiques de la société et on omet complètement une dimension qui me paraît essentielle : le divertissement.

Ce n’est qu’une fois que j’ai commencé à travailler et que j’avais du temps libre pendant mes pauses repas que j’ai repris la lecture, puis, tout doucement, l’écriture jusqu’à comprendre que ma voie était là.

Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?

Sauf si tu écris un récit légendaire scandinave et multigénérationnel, tu n’écriras pas de saga. (#instantculture) xD

Honnêtement, je conseille de commencer par des textes courts. Des nouvelles, parfois même une simple page pour développer une idée. Si l’on parle d’un vrai débutant dans l’écriture, la nouvelle est le meilleur terrain de jeu et d’apprentissage, notamment en passant par certains exercices, comme les story cubes, les writing prompt, etc. C’est ce que je propose aux personnes de mon atelier d’écriture.

Si l’on parle de quelqu’un qui a déjà écrit de multiples histoires et qui veut être publié ou qui se dirige vers l’Æ, alors le roman one shot est pour moi la meilleure idée. Pour l’Æ, ça permet de commencer de manière plus simple que d’avoir à gérer une série de livres. Pour les maisons d’édition, il est plus simple, je pense, de convaincre l’éditeur de se lancer dans un essai que dans une série pour un auteur inconnu.

En tant que lecteur, j’ai tellement de livres devant moi que me dire qu’il y en a 5, 10 ou plus qui sont dans le même univers m’ennuie terriblement. En tant qu’auteur, j’aime trop le changement pour écrire de nombreux livres qui se déroulent dans le même monde. Peut-être qu’un jour, j’aurai une idée qui m’emmènera sur cette route, mais ce n’est pas le cas pour l’instant.

Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’autoéditer ?

La liste des statuts fiscaux français donne le tournis. Dans mon cas, j’ai opté pour la simplicité de gestion de l’autoentreprise qui me permet de regrouper la rédaction web et la vente de mes romans.

C’est vraiment la facilité d’accès et la souplesse qui m’ont attiré, je ne connais pas assez les autres formats pour savoir si celui-ci est réellement le meilleur. Comme ce n’est pas mon activité principale pour l’instant, je n’ai pas cherché beaucoup plus loin que la gratuité des démarches et la simplicité. Je sais qu’il faut tenir compte de la valeur de son chiffre d’affaires, si vous lisez ces lignes, renseignez-vous bien avant de vous lancer (même si rien n’est définitif, devoir repartir dans la machine à laver de l’administration française donne l’impression de se rendre au Mordor).

À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’auto-édition était débuté ou au contraire pas du tout ?)

En septembre 2019, d’abord pour faire face aux opportunités de rédaction web qui s’offraient à moi. La vente de livre, dans une certaine mesure, peut se faire en étant un simple particulier, il me semble. Pour moi, les deux sont arrivés à peu près au même moment.

De plus, la rédac web m’a obligée à avoir une discipline devant le clavier que je n’avais pas avant. Elle m’a grandement aidé à progresser de manière stable dans mes écrits.

Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?

Sur la couverture ? Hein ? Non.

En revanche, les coordonnées de l’éditeur doivent figurer dans les premières pages du livre et donc, si tu es Æ, il faudra y mettre ton adresse.

Comment as-tu choisi ta plate-forme d’autoédition ?

J’ai opté pour Amazon en priorité, Kobo ensuite.

À eux deux, ils sont la pierre angulaire de la distribution numérique en France et Amazon permet assez « simplement » de publier en format papier. En réalité, si on parle de distribution d’ebook, il n’y aucun choix à faire pour moi, il faut être à minima sur Amazon qui offre une vraie possibilité pour les auteurs autoédités.

Ensuite, pour l’impression, il existe de nombreux services à compte d’auteur. Vous y soumettez une maquette, ils l’impriment et vous recevez vos livres. C’est alors à vous de gérer la distribution. Faites un tour dans la section tarif de La poste, et faites vos calculs pour voir si vous arrivez à être rentable (n’oubliez pas les charges sur votre CA en fonction de votre statut).

Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?

Dans tout le parcours d’une publication, c’est la phase de correction qui est la plus contraignante pour moi. C’est long, rébarbatif et coïncide souvent avec une envie de me lancer dans un autre projet.

J’ai entendu d’autres auteurs parler de certains problèmes qui me sont étrangers. Par exemple, la confrontation aux regards des autres lorsque l’on dit « j’ai écrit un livre ». D’autres ont des périodes de doutes sur ce qu’ils font ou une perte de motivation durant plusieurs mois.

Pour ma part, c’est en appliquant une forte discipline que j’ai éradiqué tous ses aspects. S’y mettre chaque jour, s’imposer un rythme en mot par jour, ne pas écouter ou accorder trop d’importance à ce que disent les autres, etc.

LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :

Débuter dans l’auto-édition impose de connaître chaque étape pour la conception d’un livre et pas d’une histoire, c’est la grande différence.

Il existe de nombreuses méthodes pour pouvoir avoir son propre roman dans ses mains. Arriver à le vendre est l’étape suivante, là où la plupart des Æ échouent et finissent par arrêter.

Ma réponse à deux parties, apprendre à écrire, apprendre l’auto-édition.

1) En vous baladant sur internet, vous trouverez tout un tas de conseils et même des formations pour devenir auteur, écrire des histoires, etc. Avant de partir dans cette idée, commencez par une chose simple, écrivez. Si vous voulez être accompagné, trouver un atelier d’écriture qui n’est pas trop restrictif et vous permet de vous exprimer.

Lancez-vous. Écrivez tout ce que vous voulez, relisez-vous. Surtout, relisez des textes qui ont un an ou plus et voyez quels sont leurs défauts. Voyez quelle est votre évolution. L’écriture n’a pas de méthode définie, chacun pour écrire comme il le souhaite et élaborer son histoire de la manière qu’il veut. C’est là où les formations ont, pour la plupart, une approche trop scolaire. On cherche à vous inculquer une méthode, qui devrait, a priori, fonctionner dans la plupart des cas. Sauf que non.

Alors évidemment, il existe une forme de base, comme le fait d’introduire un personnage, une situation et toutes ces choses que vous maîtriserez déjà si vous avez de l’expérience dans l’écriture. Ne cherchez pas à vous lancer dans l’Æ si vous n’avez jamais écrit une ligne.

2) Si vous savez déjà écrire une histoire, améliorez-vous sans cesse. Ensuite, rendez tout le processus plus professionnel. Essayez d’avoir un calendrier pour voir votre avancement et tenez-le. Regardez comment sont faits les livres que vous avez chez vous, quelles sont les obligations légales, comment concevoir une couverture, faire une mise en page ou encore, comment se présente l’interface web pour votre publication.

Si l’auto-édition est un réel projet (et pas juste imprimer 3 exemplaires de votre nouvelle pour des copains), vous devrez voir une approche aussi professionnelle que possible. Toutes les étapes doivent être suivies et il ne faudra rien oublier. Surtout, si vous êtes arrivés jusqu’ici, vous n’êtes pas seuls, vous êtes la résistance.

Vous trouverez une grosse communauté d’Æ sur internet, notamment sur Twitter et vous pourrez y poser vos questions. Même si le petit oiseau bleu a malheureusement des relents toxiques par moment, vous y trouverez aussi de la bienveillance.

Quelque chose à ajouter ?

J’ajouterai ce qui me semble le plus important dans tout ceci, amusez-vous. Vous devez impérativement prendre du plaisir. Évidemment, certains passages sont moins fun, mais dans l’ensemble, vous devez garder un bon souvenir de la création de votre œuvre, sinon, comment arriver à répéter ce processus au cours du temps ?

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
error: Content is protected !!
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x