Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?
Je suis Elodye H. Fredwell, j’ai 27 ans et j’écris depuis que j’en ai 10. Je suis également blogueuse et lectrice, très curieuse et avide de découvertes et d’apprentissage. J’ai actuellement 3 livres parus, et bien d’autres à écrire.
Le premier est WIRE, Livre 1 : Pouvoir, le premier tome d’une trilogie dystopique sorti en octobre 2020. L’histoire suit deux personnages, Caleb et Ilya, deux adolescents qui ont été enlevés à la naissance pour subir des expériences scientifiques. Avec une force hors du commun, ils évoluent comme des personnes normales, jusqu’à l’élection d’un nouveau président sur Svetlana, l’île sur laquelle ils vivent. Dès lors, leur avenir est compromis.
Le second est sorti en juin 2021 et se nomme Cœur de Louve. C’est un conte illustré que j’ai réalisé avec ma sœur, Cyrielle FOUCHER, illustratrice. Il raconte l’histoire de Lumi, une métamorphe et gardienne de l’esprit de la glace, Eirwen, qui lutte pour garder cette dernière en vie. Dans les montagnes d’un monde magique, Sirpa, elle tente de réunir les autres esprits élémentaires pour sauver son univers d’un déséquilibre, causée par la maladie d’Eirwen. Ce conte afait l’objet d’une campagne de financement participatif de février à mars 2021.
Le dernier en date est Un jour. Sortie en novembre 2021, cette romance dramatique raconte l’histoire d’amour de Luke et de Nina. À travers des souvenirs, des rêves et de l’inconscience, ils revivent les étapes les plus importantes de leur relation tout en tentant de trouver une solution pour Nina de son coma, causé par un accident de voiture au début du roman.
Où la retrouver :
Où retrouver ses livres :
Pourquoi avoir choisi l'autoédition?
Contrairement aux idées reçues, je n’ai pas choisi l’AE par dépit. C’était un choix mûrement réfléchi et qui me donnait la possibilité de tâter le terrain par moi-même. L’AE était une évidence pour ces romans, car je voulais la liberté de tout faire par moi-même. Entourée d’une super équipe de relectrices et correctrices, je me suis lancée pour découvrir les aléas du monde du livre. Je ne regrette absolument pas ce choix !
Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?
WIRE, Livre 1 : Pouvoir est disponible en papier et en numérique sur une plateforme française d’autoédition, The Book Edition. C’est le cas également pour Un jour, même si j’ai tenté de le mettre sur Amazon également, en numérique seulement. Grâce à TBE, je peux faire de l’impression à la demande, je n’ai donc pas de stock à gérer, ce qui est vraiment un avantage ! Pour Cœur de Louve, nous avons procédé différemment comme nous avons fait appel à un imprimeur pour réaliser les ouvrages. Il est donc disponible seulement en papier sur la boutique Etsy de Cyrielle.
Comment fais-tu ta promotion ?
Pour mes romans solos, je profite de la visibilité des réseaux sociaux, ainsi que de ma newsletter. J’ai également fait appel à des Instagrameuses pour réaliser des posts de service presse. Pour Cœur de Louve, les réseaux sociaux sont également au cœur de la communication, mais nous faisons aussi quelques marchés et des séances de dédicaces en librairie. Nous avions fait imprimer des flyers pendant la campagne et nous comptons également faire appel au service presse pour propulser notre conte.
Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.
Cher, ahah.
Pour Wire, Livre 1 : Pouvoir, j’en suis rendu à un peu plus de 800€, juste pour le livre. Cela comprend la correction, l’illustration de couverture et la carte, les frais de l’AFNIL (ISBN), un petit budget Facebook ADS, la commande du premier stock et les envois. Pour Un jour, j’en ai pour presque 400€, car la fabrication coûtait moins chère que pour le précédent et que je n’ai pas eu à repayer certaines choses, comme l’ISBN par exemple.
Pour Cœur de Louve, nous avions demandé 3500€ pour l’impression des livres en haute qualité. Nous avons reçu un peu plus de 5000€ qui nous permettait d’imprimer le livre et de réaliser les goodies débloqués pendant la campagne.
Hors livre, il y a d’autres éléments à payer. J’ai fait appel à une spécialiste pour m’inscrire en tant qu’artiste-auteur et j’ai également dû payer des frais URSSAF.
Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?
Sur mes solos, non. Je ne gagne rien, je rembourse surtout l’argent injecté. Et c’est déjà bien. Par contre, pour Cœur de Louve, ma sœur et moi-même pouvons enfin nous rémunérer pour notre travail et c’est très gratifiant !
Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?
En effet, je suis salariée dans une entreprise. Je suis rédactrice web et graphiste en agence de communication spécialisée dans les réseaux sociaux.
Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?
Je n’ai pas forcément d’avis sur la question. Je pense qu’il est important de publier quelque chose dont on va pouvoir parler avec fierté, dont on va pouvoir facilement faire la promotion.
Si l’auteurice n’est pas satisfait.e de son travail, ça se ressentira dans sa communication et ça ne fera pas augmenter les ventes. Donc, tome unique ou saga n’a pas d’importance pour moi.
Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’auto-éditer ?
Il existe plusieurs façons de s’autoéditer, la mienne est seulement la plus répandue. Je me suis mise en statut artiste-auteur et donc je suis déclarée auprès de l’URSSAF Limousin, comme ma sœur d’ailleurs. Je sais que certain.es auteurices n’ont pas de statut particulier (il n’est pas obligatoire si on ne dépasse pas un certain chiffre d’affaires.), mais c’est mieux, selon moi, d’être dans les clous. Sinon, je sais que lelenna a créé une association pour publier ses romans. C’est aussi une option intéressante.
À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’auto-édition était débuté ou au contraire pas du tout ?)
Je suis officiellement artiste-auteur depuis juin 2021, donc après la publication de mon premier roman. Je ne savais pas trop comment tout ça fonctionnait, pour être honnête, et c’est quand le deuxième livre est sorti, en financement participatif, que je me suis dit qu’il était temps de faire les choses bien. Je me suis fait aider par Tatyana Ramazzotti. Elle m’a accompagnée pour être en règle et pour m’inscrire à l’URSSAF.
Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?
Pas du tout, ce n’est pas une mention obligatoire, même en AE. En revanche, mettre l’adresse du lieu d’impression est obligatoire dans le roman.
Comment as-tu choisi ta plate-forme d’autoédition ?
J’ai épluché pas mal de sites avant de trouver la plateforme qui me convenait le mieux. The Book Edition était bien notée, permettait l’impression à la demande et, surtout, était liée à une imprimerie française, de Lille. Pour moi, c’était le meilleur compromis puisque tous les critères que je recherchais étaient respectés.
Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?
La création du livre. Autant, je savais comment écrire, réécrire, corriger… Mais paramétrer la couverture et réaliser la mise en page a été un sacré challenge. Même si le site de TBE est très bien fait, c’était assez long et fastidieux au début. Et puis, je n’ai pas été au plus simple pour le premier, j’ai tout mis en page sur InDesign, et ça m’a pris vraiment plus de temps. J’ai eu plus de facilités pour mon troisième roman.
LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :
L’échec fait partie de la vie. Il ne faut pas en avoir peur. J’ai fait des erreurs pendant mon parcours, et j’en ferais sans doute encore, mais ce n’est rien. ça arrive, ça nous rend pas moins légitime. L’AE est un processus d’apprentissage incroyable. Ça m’a donné de solides bases qui me préparent à une possible édition traditionnelle, en maison d’édition. C’est une aventure à tenter, si l’on veut se confronter à la réalité du monde du livre, mais aussi si l’on souhaite donner une chance à son roman.
Quelque chose à ajouter ?
Il est essentiel de bien s’entourer, même en AE. Graphistes, bêta-lecteurs, relecteurs, correcteurs… Pour un roman de qualité, créer sa petite équipe est important. Trouver des personnes de confiance et compétentes permettra de confronter votre roman avant qu’il ne tombe dans les mains du lectorat. Pas question de publier un premier jet : votre roman, vous-même, et votre lectorat, méritent mieux que ça!