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Elise Marty-Gay

Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?

Je m’appelle Élise MARTY-GAY, 28 ans, habitant en périphérie de Toulouse. À la fin de mes études de Lettres modernes à l’université Jean Jaurès, j’ai souhaité rendre hommage à cette période de la vie à travers un roman retraçant l’exaltation et la peur qui animent les étudiants de première année.

La rédaction m’a demandé cinq ans de travail et une dizaine de réécritures. Entre-temps, je me suis mariée, j’ai adopté un chien, j’ai déménagé trois fois et entamé une multitude de carrières avortées. Bref, je me suis éloignée de cette vie étudiante c’est cet éloignement qui m’a permis d’apporter un point final à mon roman. Tant que nous serons ensemble pouvait enfin être publié en autoédition. Un choix volontaire de ma part.

Pourquoi avoir choisi l'autoédition?

J’ai un respect immense pour les maisons d’édition traditionnelles. Leur travail est excellent dans la plupart des cas et, pour y avoir fait des stages, leur mérite est indéniable. Mais je n’aime pas l’idée de vendre mon texte et de perdre la liberté qui va avec. À mes risques et périls… 

Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?

Mon livre et les prochains seront tous disponibles en broché et en numérique.

Chaque lecteur a ses préférences, je me contente de suivre la tendance.

Comment fais-tu ta promotion ?

Je fais ma promotion via réseaux sociaux en grande partie. Pour débuter, surtout quand on est personne, c’est compliqué autrement. Dans le meilleur des mondes je serais en collaboration avec les journaux locaux, la radio, des podcasts. Petit à petit, peut-être.

Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.

Puisque je connaissais déjà quelques personnes compétentes, je n’ai presque rien dépensé à la publication, peut-être cent ou deux cents euros en tout.

Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?

Pour l’instant j’ai de l’argent de poche, ce qui est déjà pas mal vu la façon dont j’ai géré ma promotion. J’espère faire mieux dans l’année à venir, je ne suis sur le marché que depuis août 2021 donc je débute encore.

Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?

J’ai la chance de ne faire qu’autrice en ce moment, ce qui est un confort immense.

Pour une première autoédition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?

Il vaut mieux faire comme on le sent. Les conseils pullulent sur Internet au point qu’on oublie parfois l’essence même de l’écriture, c’est-à-dire le cœur. La stratégie devrait s’articuler autour de l’idée et non l’inverse.

Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’autoéditer ?

Artiste-auteur à l’URSSAF du limousin.

À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’autoédition était débuté ou au contraire pas du tout ?)

Je me suis inscrite tardivement, vers décembre. Tant qu’il n’y a pas beaucoup de gain, ce n’est pas très grave. Enfin, j’espère…

Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?

Absolument pas mais la BNF a validé le dépôt légal donc, bon…

Comment as-tu choisi ta plate-forme d’autoédition ?

J’ai fait un tableau comparatif, j’ai regardé des vidéos YouTube, j’ai demandé auprès d’amies déjà autoéditées.

Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?

La communication, c’est un combat quotidien. Je n’aime pas parler de moi en public, je n’aime pas me vanter et j’ai un gros syndrome de l’imposteur. Je ne pense pas être la seule dans ce cas, loin de là, mais c’est clairement la première chose que je déléguerais si j’en avais la possibilité. Ce n’est pas tant parce que j’aime ou non le faire mais plus parce que j’y suis très mauvaise.

LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :

Ne pas y aller pour les mauvaises raisons. L’autoédition ne sert pas à avoir des retours lecteurs en attendant que les maisons d’édition répondent à l’envoi du tapuscrit. L’autoédition ne sert pas à se vanter à un repas de famille. C’est proposé sur le marché un produit qui doit avoir une valeur marchande. Quelqu’un va dépenser de l’argent dessus, argent gagné à la sueur de son front.

Quelque chose à ajouter ?

L’écriture se suffit à elle-même. La publication, c’est autre chose. Un texte peut avoir de la valeur même gratuitement proposé sur un blog. En se lançant dans l’autoédition ou l’édition traditionnelle, on change l’art en produit marchant. On passe d’une œuvre inestimable à un bloc de papier qui s’inscrit dans les normes du marché. Publier ce n’est pas vivre un rêve mais essayer de se dégager plus de temps pour écrire. Parce que, à la fin de la journée, si écrire n’est pas votre activité préférée, vous devriez trouver un travail dans le domaine qui vous a fait le plus vibrer.

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