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E.R. Link

Photographie de E.R. Link, autrice de l'imaginaire

E.R. Link, autrice de l'imaginaire

Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?

Bonjour, je suis Élodie — attention révélation en exclusivité de mon prénom —, alias E.R. Link sous mon nom de plume. Je sévis dans le monde littéraire depuis 1996 et sur la toile depuis 2006. Autrice de l’imaginaire, j’utilise la fiction dans mes textes pour proposer ma vision du monde et de l’avenir à travers des récits d’aventure.

Mes genres privilégiés sont le Steampunk (3 titres), le Merveilleux (1 titre) et la Science-Fiction (une saga en cours d’écriture, 2 tomes publiés sur les 3 prévus).

Mais je ne m’étendrai pas davantage. J’ai répondu à l’appel pour parler d’autoédition, pas pour faire ma promo. Je trouve ça maladroit de faire sa pub à tout va. Le rendu est souvent artificiel, poussif et provoque l’effet inverse qu’espéré : la fuite du lecteur !

Si vraiment vous souhaitiez en savoir plus sur mes œuvres — ou moi —, dirigez vous sur ma page Amazon, mon site terresdelink.fr ou contactez moi par DM via Twitter, Insta ou Facebook. Nous y serons plus à l’aise pour échanger.

Couverture de Un Air de Liberté, roman écrit par E.R. Link
Couverture de Strawberry Fields, livre écrit par E.R. Link
Couverture de Question de Temps, livre écrit par E.R. Link

Cycle de la Terre des Brumes

Pourquoi avoir choisi l'autoédition?

Pourquoi l’autoédition ? Parce qu’elle permet une liberté totale. Nous sommes maîtres de nos récits, de ses succès ou de ses échecs. Il n’y a pas de filtre. On se prend la volée de bois vert comme les éloges en direct. On ne lisse pas nos textes pour répondre à des modes du moment ou cadrer avec les habitudes d’une maison d’édition. On se jette dans le vide, et on n’est pas certain que le parachute s’ouvrira avant de rencontrer le sol. Bon sang, quel flux d’adrénaline !

Quel boulot aussi : le texte, les corrections, les maquettes, les couvertures, tout est à gérer soi-même. Mais pour la bête de travail — Ok, adepte du contrôle, je l’avoue —, que je suis, quel pied ! Quelle fierté quand le travail est fin prêt et que je clique sur le bouton « publier ».

C’est un challenge de chaque instant, de chaque mot, mais un challenge qui en vaut vraiment la peine, car ce que l’on livre au public, notre cerveau l’a fécondé, porté et accouché seul. La tâche est immense, mais tellement belle lorsqu’on arrive au bout d’un projet. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » écrivait Mark Twain. Et je l’ai fait. Ces bébés là sont les miens. À moi seule.

Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?

Je propose mes livres aux formats ebook, broché et relié. Certains lecteurs aiment toujours le contact physique du papier, ainsi que l’odeur de l’encre. La version reliée plaît aux collectionneurs avec sa couverture cartonnée. D’autres préfèrent ne pas s’encombrer et lire sur téléphone, liseuse ou tablette. Je laisse donc le choix à chacun de vivre son expérience de lecteur avec mes livres comme il aime le faire.

Comment fais-tu ta promotion ?

Ainsi que vous avez pu le constater avec la question 1, je suis une pauvre quiche en matière de promotion, suffit de faire un tour sur mon Twitter ou mon Insta pour s’en rendre compte. Donc je me garderai bien de donner des conseils à qui que ce soit ! Bizarrement — ou heureusement , mes ouvrages se vendent assez régulièrement.

Oh, pas de quoi en vivre, pas de quoi vraiment rentrer dans mes frais ou me permettre d’investir d’un point de vue promotionnel, mais assez pour agrandir petit à petit mon cercle de lecteurs et lectrices. Assez pour avoir des retours sur mon travail.

Je n’ai pas les yeux plus gros que le ventre en la matière. Je ne cherche ni la gloire, ni la fortune avec mes textes. Je cherche juste à ce qu’ils rencontrent leur public et cela se fait à petits pas.

Bien sûr, si je me mettais sérieusement à la promo, sans doute gagnerais-je davantage de lecteurs. Toutefois, promouvoir ses livres est chronophage. Le temps m’est précieux. Je préfère le consacrer à écrire. Tant pis si je reste dans l’ombre. La lumière brûle la peau et cause des cancers de toute façon.

Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?

Conséquence logique de la réponse précédente, oui, nécessairement, j’ai un autre travail pour vivre et payer mes factures. Je suis professeur des écoles. J’enseigne en ULIS auprès d’enfants en situation de handicap moteur. J’aime mon travail, même si je connais des hauts et des bas comme tout le monde. Jamais je ne voudrais faire de l’écriture mon métier, parce que c’est ma passion. Dès qu’une passion se mue en profession, il se met en place certaines routines dont je veux me préserver.

Je suis lucide, sauf coup de chance, il est impossible de vivre de sa plume en n’écrivant que ce que l’on aime, comme on aime et quand on le souhaite — ou alors, c’est parce qu’un de nos titres est devenu un méga bestseller, et on m’arguera tout ce qu’on voudra, une part de chance, comme au loto, est indispensable pour que le coup de poker survienne.

Pour vivre de sa plume, il faut faire des concessions. Comme dans tout boulot. Accepter des contrats qui plaisent moins, se risquer à des rédactions alimentaires, mettre son écriture au service du portefeuille et de la routine. Comme n’importe quel boulot, ces activités sont chronophages et ne laissent pas plus de temps pour écrire ce que l’on veut, comme on veut. Je préfère conserver l’écriture comme un jardin secret, un plaisir que je m’octroie après une journée de boulot, une perle préservée des affres de la réalité et tire mon chapeau à ceux qui font tout pour ne vivre que de leur art. Je n’ai pas leur force.

Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?

Pour une première autoédition, je conseillerai la même chose que pour une première édition : un texte que vous avez envie de partager, tout simplement. Qu’il s’agisse d’un recueil de nouvelles, d’un one-shot ou d’une sage en 17 tomes, quelle importance ? Le but étant de se faire plaisir — puisqu’il n’y a pas d’éditeur à la clé pour faire respecter un cahier des charges précis , pourquoi se mettre des barrières ?

 

Même en édition certains débutent avec des one-shots, là ou d’autres se lanceront dans des sagas dès leur premières publications (Christelle Dabos, J.K Rowling…). L’important est de publier un travail abouti, ciselé, corrigé, lu et relu des centaines de fois afin de proposer l’ouvrage le plus achevé possible.

 

L’autoédition n’est en aucun cas une plate-forme test. Le travail qui y est soumis répond à la même rigueur qu’un travail que l’on éditerait en maison. Les lecteurs payent pour vous lire, au même titre que les édités. L’auteur doit fournir un texte de qualité, pas un brouillon à corriger. C’est une question de respect : autant de soi-même que du lecteur.

Couverture de Exil, un livre de science-fiction écrit par E.R. Link

Trilogie Le conte d'Arkania (2 voyages parus)

Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’auto-éditer ?

Le statut fiscal est celui des micro BNC. C’est une fois publié et une fois que des ventes se réalisent que l’on déclare ses revenus fiscaux. Évidemment, si on ne vend rien pendant des années — ça peut arriver , on n’a rien à déclarer !

Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?

Je mets mes adresses Facebook et Twitter sur les premières pages de mes livres (et des fichiers ebooks). Sur la couverture, je trouve que ça fait un peu racoleur.

Comment as-tu choisi ta plate-forme d’auto-édition ?

En tâtonnant. J’ai d’abord publié sur des blogs (entre 2006 et 2010), puis mes lecteurs m’ont demandé des versions papiers de mes textes et je m’étais penchée sur l’édition à la demande. Je travaillais au départ avec the Book Edition, mais le problème était que les frais de port coûtaient le prix du livre. Autant dire que personne ne les achetait et je le comprends !

 

Avec le développement des liseuses, j’ai fini par céder aux sirènes du grand méchant Amazon et ses 0,01ct de frais de port. Pendant un temps — assez court  j’ai tenté de proposer les versions ebooks sur plusieurs plateformes (iggybook, kobo…) mais : soit je ne vendais rien, soit il fallait atteindre un certain palier avant d’être payé (50€ chez Kobo par exemple). Là encore, hélas, je me suis laissée séduire par le diable et ne propose plus que sur Amazon — qui paye dès le premier centime touché.

 

De toute façon, même si on a pu me réclamer mes textes ailleurs, j’ai constaté que je n’y vendais rien… Même ceux qui les réclamaient ne les achetaient pas. Alors autant vendre là où je vendais.

 

Ce qui m’intéresse, ce sont les lecteurs. Amazon est ce qu’il est, mais pour ce qui est de l’autoédition, ils font partie des rares à être réglos. Je trouve qu’on peut leur concéder ce point.

LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :

Soigner son texte. Soigner sa couverture. Oser se lancer.

Couverture de les Compagnons de l'Arc-en-Ciel, un livre écrit par E.R. Link

"Et la Lumière découvrit l'Ombre. Et l'Ombre aima la Lumière..." E.R. Link

Quelque chose à ajouter ?

Pour tous ceux qui ont envie de se lancer dans l’aventure, mais qui n’osent pas, je dirai simplement : jetez-vous. Écrivez. Vous avez quoi à perdre ? Et n’écoutez pas les conseils — bienveillants, je le concède, pour la plupart — ici ou là.

Les seules règles valables en matière d’écriture sont celles qui régissent la grammaire et l’orthographe. Le reste, la structure, le chapitrage, le rythme, les injonctions type « show don’t tell » sont des lignes de conduite à suivre en arrière plan, quand on se retrouve bloqué à certains points de son récit. Un peu comme des panneaux routiers qui vous rappellent où vous êtes et où vous désirez vous rendre.

Votre histoire vous ressemble. Elle n’est pas régie par des règles ou des standards. Bien sûr, respectez les standards si ça vous plaît, si ça vous amuse, toutefois, à l’ère numérique où tout est publiable, où tout est publié, répondre aux standards c’est vous noyer dans la masse. Vous invisibiliser en proposant un produit formaté qui ressemblera à tous les autres sur l’étagère.
Au contraire, sortez des routes balisées, ouvrez de nouvelles voies. Tout a déjà été écrit, trouvez votre façon de faire. Celle qui n’appartient qu’à vous. Ignorez le reste. Après tout, dans une boîte de chocolats , celui qui attirera l’œil, ou éveillera votre curiosité, ce sera celui un peu tordu, un peu cassé, au milieu de toutes les bonbons lisses et parfaits que personne ne voit plus.

Être le vilain petit canard n’est pas une mauvaise chose. Je rappelle qu’à la fin, il devient un superbe cygne.

Peut-être vous jugera-t-on impie, peut-être n’appartiendrez-vous jamais au cercle des initiés car vous ne suivez pas les schémas établis.

OK, je ne vous vendrai pas du rêve. Vous ne deviendrez sûrement pas un bestseller vendu à des millions d’exemplaires — quoique… avec un coup de chance comme le dit Haruki Murakami dans son excellent essai Profession romancier , mais ce qui est certain, c’est que vous n’en deviendrez jamais un en suivant les conseils standardisants sur la toile. Vous n’en deviendrez jamais un si vous n’essayez pas.

Non, je ne vous vendrai pas du rêve. Je vous dirai juste : réalisez le vôtre. Écrivez.

N’imitez pas, innovez ! disait la pub Hugo Boss en 1999 — ouhlà, ça ne nous rajeunit pas, tout ça.

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