Peux-tu vous présenter, toi et ton (tes) livre(s) ?
Bonjour.
Mon nom d’auteur est Benedict Taffin.
Je suis un auteur hybride, édité et indépendant (auto-édité). J’écris depuis une dizaine d’années et j’ai 7 romans à mon actif et plusieurs nouvelles. Mes romans vont de la fantasy-historique, avec La Pucelle et le Démon (AE), au thriller technologique avec ma série Essentia Hominis (AE), en passant par la SF féministe avec L’Héritier de Clamoria (Editions du 38) et de la science fantasy avec Les Yeux d’Opale (Gallimard Jeunesse).
Pourquoi avoir choisi l'autoédition?
Pour la liberté que cela représente. J’avais envie de ne pas m’occuper uniquement de la partie écriture, mais de mettre aussi les mains dans le cambouis pour la couverture et la promotion de mon roman.
Ton (tes) livre(s) est (sont) sous quel format? (papier, numérique, les deux ?) Pourquoi ?
Mes livres en tant qu’indépendant sont disponibles dans les deux formats. Le format électronique parce que c’est l’avenir et qu’il permet, sur Amazon, la lecture à la page. Le format papier parce qu’en tant que lecteur, j’ai toujours une petite préférence pour le papier, sa texture, son odeur et le plaisir simple de tourner les pages.
Comment fais-tu ta promotion ?
J’essaye de parler régulièrement de mes romans sur Twitter et j’ai mis en place la gratuité de mon code Minotaure, le premier tome de ma série de techno thrillers Essentia Hominis, durant quelques jours un peu avant Noël. Il est compliqué de faire sa promotion et de permettre à son livre d’être visible au milieu de beaucoup d’autres et je suis loin d’en maîtriser les arcanes.
Parlons argent : ça t’a coûté combien, environ ? Promo comprise.
Absolument rien si ce n’est une quantité astronomique de temps. Il paraît que le temps, c’est de l’argent… Pour pouvoir m’auto-publier, j’ai vite réalisé qu’il me fallait apprendre toutes les techniques de correction, de mise en page, d’illustration. Mais ça tombe bien, j’adore apprendre. Tout n’est pas parfait, mais je m’améliore à chaque nouvelle sortie. Et cerise sur le gâteau, j’y prends beaucoup de plaisir.
Est-ce que tu gagnes de l’argent avec ton (tes) ouvrage(s) ?
Oui, j’ai eu le plaisir de voir que les lecteurs me suivaient et j’ai pu gagner un peu de sous. Rien de renversant néanmoins. Il est rare de gagner sa vie grâce à l’écriture et je ne fais pas partie de cette élite. Un jour peut-être.
Est-ce que tu as un autre travail en plus de celui d’auteur/autrice ?
Oui, je suis rédacteur en chef pour le magazine Présences d’Esprits. Un travail qui recoupe pas mal mon travail d’auteur puisque le magazine fait la promotion des littératures de l’imaginaire.
Pour une première auto-édition, tu penses qu’il vaut mieux le premier tome d’une saga ou un one-shot?
Franchement, il vaut mieux un livre dans lequel on croit, que ce soit un one-shot ou le premier tome d’une saga… Après, le souci avec une saga, c’est que si le livre ne rencontre pas son public, il est assez difficile de continuer de s’investir dans sa saga. Si on en a conscience alors le mieux est de se faire plaisir.
Quel statut fiscal faut-il avoir pour s’auto-éditer ?
Dans les premiers temps, il n’y a pas besoin d’avoir un statut fiscal. On peut s’y essayer et bêtement se déclarer en BNC dans ses impôts. Ensuite, il vaut mieux prendre un statut d’auto-entrepreneur. Ce n’est pas très compliqué, mais c’est complexe à mettre en place. Il n’est pas toujours aisé de trouver l’information. Heureusement, de nombreux auteurs et autrices expliquent comment s’y prendre sur les réseaux sociaux, leur blog ou à travers des livres. Un grand merci à eux, au passage.
À quel moment as-tu adopté ce statut fiscal ? (ton livre était déjà fini, encore en cours d’écriture, le processus d’auto-édition était débuté ou au contraire pas du tout ?)
J’ai adopté le statut d’auto-entrepreneur après avoir auto-édité deux romans. Je savais que je ne m’arrêterai pas en chemin. Mais on peut choisir de prendre ce statut dès qu’on le désire, quitte à ne rien mettre dans ces gains un certain temps.
Est-ce que tu as dû mettre ton adresse sur la couverture ?
Non. Ce n’est pas une des informations légales obligatoires.
Comment as-tu choisi ta plate-forme d’auto-édition ?
Par sa facilité de mise en place des livres en auto-édition, la régularité de ses paiements et la visibilité des livres. Et donc, j’ai choisi Amazon. En plus, Amazon permet la lecture à la page, ce que je trouve intéressant pour le lecteur.
Ce qui a été le plus dur pour toi dans ce processus ? Pourquoi ?
Le plus dur pour moi a été de décider que j’avais suffisamment travaillé sur mon roman et que je pouvais le publier. Il y avait toujours cette crainte qu’une faute, énooorme, persiste quelque part, que la couverture ne soit pas comme je le désirais. Habituellement, c’est l’éditeur qui envoie les fichiers à l’imprimeur ou sur la plate-forme d’édition et j’aurais bien aimé que quelqu’un clique sur le bouton « envoyer » à ma place. Mais bon, au final, je l’ai fait et je suis fier de mon travail.
LE conseil ultime à donner pour un auteur qui veut se lancer dans l’autoédition :
Bien préparer son roman et ne surtout pas hésiter à demander conseil ou de l’aide ou même à déléguer à d’autres quand on ne sait pas faire. Les romans mal écrits, mal corrigés, avec des couvertures dignes d’un enfant de 5 ans sont le fléau de l’auto-édition et la mette souvent à mal. Il vaut mieux prendre son temps et avoir un produit abouti, digne d’une maison d’édition, que de vouloir absolument publier quelque chose au plus vite, à mon sens.
Quelque chose à ajouter ?
L’écriture est un travail solitaire où on se remet souvent en question. L’auto-édition est du même genre. C’est formidable de s’auto-éditer, mais il faut être certain de vouloir passer du temps à préparer le livre, en dehors de l’écriture. Dans le cas contraire, il vaut mieux se tourner vers une maison d’édition traditionnelle.